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Histoire de la bombe nucléaire

I - De la découverte de la radioactivité à l'energie nucléaire

A] Chronologie scientifique des avancées dans les domaine nucleaire

Une réaction nucléaire est une transformation d’un ou de plusieurs noyaux atomiques par action de particules (neutrons, protons, deutéron) ou de radiations α, β ou γ.

Ces processus peuvent arriver spontanément dans les noyaux des substances radioactives naturelles, ou artificielles, mais sont aussi provoqués artificiellement en bombardant le noyau atomique de particules ou de radiations.

Nous allons découvrir les différentes découvertes qui ont menées l'humanité à la première réaction nucléaire.

Découverte de la radioactivité

C’est le 26 février 1896, qu’Henri Becquerel fit une découverte aussi imprévue que fondamentale pour la physique contemporaine. Il étudiait alors les rayons X et la fluorescence des sels d’uranium. Cependant, Becquerel ne put réaliser les expériences qu’il souhaitait à cause du mauvais temps de février et entreposa ses sels d’uranium dans un tiroir et à proximité de ses plaques photographiques.

Or, quelques jours plus tard, il découvrit ses plaques impressionnées alors que celles-ci n’avaient pas été exposées au soleil. Il en déduit alors que ce rayonnement provenait de l’uranium. C’est le 2 mars que ses résultats seront publiés. Ainsi fut découverte la radioactivité naturelle.

  1. Expérience de la feuille d’or d'Ernerst Rutherford en 1911

Cette expérience consiste à envoyer sur une très mince feuille d’or un rayon de particules alpha émis par des éléments radioactifs (ici, le polonium de symbole Po) et à observer leur trajectoire.

Rutherford observa que la plupart des particules émises traversaient sans subir de déviation la feuille d’or et qu’elles produisaient donc un impact visible sur un écran fluorescent situé derrière la celle-ci. On constate aussi qu’un petit nombre de particules sont fortement déviées en la traversant, et que d’autres, sont même renvoyées en arrière.

Ces différentes observations mettent en évidence que la matière qui constitue la feuille d’or est concentrée en certains endroits d'entités solides, appelés "noyaux", entre lesquels existe beaucoup d’espace vide.

De plus, les fortes déviations constatées montrent que quelques particules alpha sont entrées en collision avec des particules largement plus lourdes que ces dernières. Nous pouvons donc en déduire que la masse du noyau est beaucoup plus consécante.

Pour Rutherford, dans la matière, la masse est donc concentrée dans des noyaux très denses, infiniment petits et remplis de particules positives.Autour de ce noyau gravitent les électrons à très grande vitesse.

3° Les débuts de "l'alchimie nucléaire"

En 1919, Ernest Rutherford devint le premier homme qui transmuta un élément chimique en un autre lorsqu’il convertit de l’azote en oxygène à partir d’une réaction nucléaire provoqué par le bombardement d’azote, sous forme gazeuse, de particules alpha.

L’expérience est simple : Rutherford prit un tube de 20 centimètres dans lequel il y insère une tige où se trouve du radium (source radioactive) ; il scelle ensuite l’extrémité de ce trou par une mince feuille métallique sur laquelle il installe un écran qui dispose d'un détecteur de particules alpha, le sulfure de zinc.

La feuille métallique arrête la plupart des particules alpha émises par le radium mais quelques-unes réussissent à passer au travers et vont frapper le détecteur, restituant ainsi leur énergie sous forme d’étincelles.

Ainsi, il remplit ce tube d’air puis d’azote pur. Il constate alors que les étincelles sont plus nombreuses avec l’azote. Il conclut alors que ce phénomène est dû au fait que les particules alpha, qui frappent un noyau d’azote, se combinent avec lui, puis le tout se désintègre pour produire des atomes d’oxygène ainsi que, ce que le scientifique appelle des protons, qui traversent la feuille métallique.

Ce sont en fait des noyaux d’hydrogène. Ernest a, pour les journalistes de l’époque, « pulvérisé l’atome ».

L'équation des produits de l'expérience observée est :

42 He + 147 N 178 O + 11 H

4° La découverte du neutron

 

C'est en février 1932 que James Chadwick publia un article amenant la découverte du neutron.

Tout d'abord, les scientifiques allemands Bothe et Becker constatèrent, en 1930, la production d'un rayonement extrêmement pénétrant, qu'ils supposèrent formé de rayons gamma de très grande énergie, lors du bombardement de béryllium par des particules alpha.

Par la suite, Frederic et Irène Joliot-Curie ont trouvé que ce rayonnement est en grande partie absorbé par un écran contenant une grande quantité d'hydrogène. L'absorption était ensuite accompagnée par l'émission de nombreux protons ce qui ne correspondait pas aux connaissances de l'époque sur les rayonnements électro-magnétiques.

Les expériences que le couple avait éfféctuées furent répétées par James Chadwick. Il trouva les mêmes résultats que ses confrères, cependant, son détecteur muni d'un amplificateur de couran, étant plus sensible que celui des Joliot-Curie, James remarqua que ce rayonnement pouvait mettre en mouvement des noyaux d'hydrogène ainsi que d'autres noyaux.

Il expliqua ce phénomène en émettant la conclusion que le rayonnement était composé de particules de charge nulle, de masse proche de celle du proton et présente dans l'ensemble des atomes : "les neutrons".

5° La radioactivité naturelle

Le couple de physiciens Frédéric et Irène Joliot-Curie pratiquent des travaux sur le rayonnement alpha du polonium. Ces scientifiques ont mis au point plusieurs procédés dans le but de produire du polonium en grande quantité. De plus, ils obtiennent des échantillons les plus purs et les plus radioactifs.

Le 11 janvier 1934, Irène et Frédéric bombardent à nouveau une feuille d'aluminium. Cependant, lorsqu'ils enlèvent la source de rayonnement (le polonium), de fines gouttes perlent sur la feuille d'aluminium. Frédéric utilise donc son compteur Geiger qui se met à augmenter. C’est en bombardant l'aluminium avec des rayons alpha qu’ils ont produit du phosphore radioactif.

Dans les jours qui suivent, ils multiplient les expériences et produisent de l'azote radioactif à partir du bore, du silicium radioactif à partir du magnésium, etc. La découverte est de taille : il est maintenant possible de synthétiser de nouveaux éléments radioactifs qui n'existent pas à l'état naturel.

Ils constateront lors de leur experience, l'émission de neutrons et d'électrons positifs (positions) accompagnant la création d'un élément X qu'ils n'identifient pas tout d'abord :

alpha + Aluminium -> X + neutron + positon

Ils constatent ensuite que les neutrons et les électrons positifs ne sont pas émis simultanément et que la réaction observée se produit en deux temps. Les particules alpha éjectent d'abord des neutrons hors de l'aluminium en créant des noyaux de Phosphore 30, identifié comme l'élément X :

alpha + Al -> P30 + neutron

Ensuite le Phosphore-30 qui est radioactif se désintègre en émettant des électrons positifs et en se transformant en Silicium 30 :

P30 -> Si30 + positon

Le bombardement d'une feuille d'aluminium par des rayons alpha produit donc un isotope du phosphore qui se désintégre comme les éléments radioactifs naturels, de façon aléatoire, avec une période et une loi de décroissance caractéristique..

B] L'énergie nucléaire : de la fission à la fusion

1° La fission nucléaire

a] La découverte de la fission nucléaire

Les résultats du bombardement de noyaux d'uranium par des neutrons intriguaient déjà la communauté scientifique. Les principes théoriques avaient été étudiés par Enrico Fermi et ses collègues dès 1934, ils ne furent donc correctement interprétés que plusieurs années plus tard.

Accompagné de Lise Meitner, puis avec son assistant Fritz Strassmann, Otto Hahn créa le "projet uranium", dès 1935 où il étudiait ce que l'on pensait être alors des transuraniens (éléments chimiques dont le numéro atomique est supérieur à celui de l'uranium, c'est-à-dire supérieur à 92 et n'ayant aucun isotope stable). Lise Meitner, étant juive, fuit l'Allemagne en juillet 1938 pour se réfugier en Suède.

À la fin de 1938, Otto Hahn continu ses recherches avec Fritz Strassmann, et ils découvrirent la fragmentation de l'uranium en deux noyaux plus légers, phénomène qui fut appelé « fission nucléaire ». L'article portant sur leurs découvertes parut le 22 décembre 1938 sans le nom de Lise Meitner, car absente (en fuite).

Durant le même mois, Otto Frisch rendit visite à sa tante Lise Meitner en Suède. Pendant son séjour, elle fut informée qu’Otto Hahn et Fritz Strassmann à Berlin avaient découvert que la collision d'un neutron avec un noyau d'uranium produisait l'élément baryum comme l'un de ses sous-produits.

Hahn ne parvenait pas à expliquer physiquement ce résultat. Frisch et Meitner firent l'hypothèse selon laquelle l’absorption d’un neutron par un noyau d’uranium provoque parfois la division de celui-ci en deux parties approximativement égales, ainsi que la libération d’une énorme quantité d’énergie. Pour décrire ce phénomène, ils étudièrent la possibilité d'une réaction en chaîne.

Le 16 janvier 1939, Niels Bohr arrive aux États-Unis pour passer plusieurs mois à l’Université de Princeton. Juste avant son départ, ses confrères Lise Meitner et Otto Frisch, lui font part de leur hypothèse.

Bohr promet de garder secrète l’interprétation de Meitner et Frisch jusqu’à ce qu’ils publient un article afin de leur assurer le mérite de la découverte et de l'interprétation. Mais ne respectant pas sa promesse, non afin de voler la gloire des deux chimistes, mais plutôt pour partager cet élan de progrès avec ses confrères, il en parle avec son ami Léon Rosenfeld. Celui-ci répandra la nouvelle à travers les universités américaines, ce qui entraîna la connaissance de cette découverte dans plusieurs parties de l'Europe, dont la France.

Durant ce mois de janvier, l'équipe de scientifiques de Enrico Fermi et celle du français Frédéric Joliot étaient plus que jamais en compétition afin d’être les premiers à trouver la preuve d'une réaction en chaîne dans la fission. Le 15 février 1939, Fermi publie ses résultats, et Joliot, lui les publie le 30 janvier, il fut le premier à apporter une preuve physique que le noyau d'uranium se fragmente en deux morceaux en réalisant une expérience entre le 26 et le 28 Janvier 1939.

Frédéric Joliot pense aussitôt à la possibilité de réactions en chaîne. L'uranium comporte proportionnellement plus de neutrons que les noyaux légers lors de sa fission ; des neutrons doivent être émis, qui à leur tour peuvent induire une (ou des) nouvelle(s) fission(s) dans des conditions qu'il faut déterminer.

Les résultats de Joliot étant approuvés et vérifiés par les autres scientifiques tel que: Otto Frisch, Enrico Fermi ou Léo Szilard et bien d'autres, donc la théorie de la réaction en chaîne fut acceptée.

b] Principe de la fission nucléaire

La fission nucléaire est l'éclatement d'un noyau lourd instable en deux noyaux plus légers et quelques particules élémentaires. Cet éclatement s'accompagne d'un dégagement de chaleur, c'est à dire d'énergie.

Deux types de fission existent, la fission spontanée et la fission induite:

--fission spontanée: c'est une fission où l’absorption d’un neutron extérieur n’est pas nécessaire. Seuls les noyaux lourds peuvent procéder à ce type de fission car l'énergie de liaison par nucléon est alors plus petite que pour les noyaux moyennement lourds nouvellement formés.

--fission induite: on peut y parvenir en bombardant ces noyaux avec des projectiles. Le neutron convient bien car, neutre par définition, il se joue de la barrière coulombienne et pénètre sans effort dans tous les noyaux. Cependant, il ne les casse pas toujours...

Trois cas de figure sont à envisager :

*-* Dans le premier, le neutron se contente de rebondir sur le noyau. on dit qu'il y a "choc élastique". À chaque choc, le neutron perd un peu de sa vitesse. Il en perdra d'autant plus que le noyau sera léger.

*-* Dans le second, le neutron est absorbé par le noyau rencontré. La masse de ce dernier augmente d'une unité et l'élément devient un isotope de l'élément initial

*-* Dans le troisième, enfin, il est absorbé par le noyau mais qui ne le digère pas, il passe dans un état ex cité, et se casse en deux (ou trois) morceaux qui se stabilisent formant de nouveaux atome (produit de fission étant radioactif).

L’énergie de liaison, qui assure la cohésion des protons et des neutrons au sein du noyau, se trouve ainsi libérée. La libération de cette énergie nucléaire se traduit par un dégagement de chaleur.

Il n'existe dans la nature dans la nature qu'un seul noyau qui correspond à ce troisième schéma: c'est l'isotope 235 de l'uranium. En éclatant, ce noyau se sépare en un noyau krypton 89 et un baryum 144. De plus, il libère des neutrons indispensables pour la poursuite de la réaction en chaîne et une énergie équivalente à environ 23 000 kWh au gramme, de quoi alimenter trois ménages français moyen pendant une année.

2° La fusion thermonucléaire

La fusion de deux atomes légers conduits à la formation d'un noyau plus lourd avec libération d'une certaine quantité d'énergie provenant de l'attraction entre les nucléons due à l'interaction forte. La principale difficulté dans la réalisation de la fusion réside dans le fait que les noyaux sont chargés positivement et donc se repoussent (barrière coulombienne).

De nos jours, on sait qu'il faut chauffer suffisamment les noyaux afin que leur vitesse d'agitation thermique leur permette de franchir la barrière. On parle dans ce cas de fusion thermonucléaire. C'est ce type de processus qui est à l'origine de l'énergie dégagé par les étoiles et donc par notre Soleil.

Lorsque deux petits noyaux fusionnent, le noyau résultant se retrouve dans un état instable et doit revenir à un état stable d’énergie plus faible, en éjectant une ou plusieurs particules. Le surplus d'énergie se répartit entre le noyau et les particules émises, sous forme d’énergie cinétique.

Dans l'exemple de la fusion d'un noyau de tritium et d'un noyau de deutérium, le résultat est un noyau d'hélium 4, un neutron et de l'énergie sous forme cinétique de 17,6 MeV. L’énergie minimale à fournir pour obtenir cette fusion est de 4 keV (équivalent à une température de 40 millions de kelvin) ; l’énergie libérée est alors de 17,6 MeV répartie ainsi: 14,1 MeV dans le neutron émis et 3.5 dans l’hélium 4 produit.

Aucun procédé n'a encore abouti à des résultats industriels pour la production d’énergie électrique

II - Les différentes bombes atomiques et leurs conséquences

A] La génèse des bombes atomiques

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, qui se termina dans les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, une guerre secrète fut déclenchée. Celle-ci fut l’une des plus terrifiantes périodes de notre Histoire et fut encouragée par une impitoyable course à l’armement.

En effet, scientifiques soviétiques et américains se sont affrontés à partir de 1945 pour créer des bombes de plus en plus puissantes. Cette compétition mortelle prit fin avec la plus grosse explosion d’origine humaine de tous les temps. Les rivaux ont poussés la science trop loin à travers une lutte aveugle dont le résultat fut la création d’une arme qui a la capacité de réduire à néant notre monde. Un demi-siècle plus tard nous allons vous raconter les coulisses de cette course à la plus grosse bombe du monde.

La solution des Etats-Unis face à cette menace fut simple : les devancer en mettant au point l’arme nucléaire les premiers.

Le 7 décembre 1941 marque un tournant dans le conflit et déclenche l'entrée en guerre des Etats-Unis dans le camp des Alliés.

En 1942, le pays a pour mission essentielle d’accélérer les recherches nucléaires contre l’Allemagne : le « projet Manhattan » est né. Une fois les recherches et expérimentations nécessaires pour maitriser la fission nucléaire effectuées, puis la quantité suffisante d’uranium (venu du Congo Belge) récupérée, la construction de trois bombes atomiques dans le site de recherche de Los Alamos va commencer.

Pendant ce temps-là, côté européen, l’Allemagne va connaitre de nombreuses déceptions dans la création de leur bombe nucléaire et en 1943, Hitler renonce à l’idée de la concevoir. Heureusement, le manque de compréhension d’Hitler sur le bouleversement que représentait l’arme nucléaire ne touchait pas les Etats-Unis.

C’est ainsi que le « projet Manhattan » put être finalisé. Il a conduit vers la première explosion d’une bombe atomique de l’Histoire le 16 juillet 1945 à Alamogordo au Nouveau-Mexique.

Son nom de code était « Trinity » et sa puissance fut de 20 kilotonnes soit 20 000 milles tonnes de TNT. Il s’en est suivi les deux explosions atomiques les plus connues : celle de « Little Boy » qui explosa sur Hiroshima le 6 août 1945 puis celle de « Fat Man », bombe larguée sur Nagasaki.

Ce fut les premières utilisations offensives de la bombe A. « Little Boy » eut une puissance estimée entre 13 et 16 kilotonnes. Comme pour l'essai « Trinity », « Fat Man » fonctionne au plutonium. Sa puissance, supérieure à « Little Boy », a été évaluée entre 21 et 23 kilotonnes.

Ces deux bombes ont fait environ 150 000 morts sur le territoire Japonais sans compter les personnes qui ont perdu la vie à cause des effets secondaires des radiations. Ces trois explosions changèrent à tout jamais l'avenir de notre monde.

2° Une situation d'après guerre mondiale

A peine sorti d’un conflit planétaire, l’humanité en connait un nouveau. En effet, la puissance de la bombe nucléaire attire les plus grands dirigeants de ce monde et notamment Staline qui, en 1945, ce trouve à la tête de l’URSS.

Deux semaines après l’explosion d’Hiroshima, il ordonna aux scientifiques de l’institut Lebedev à Moscou de lui fabriquer une bombe atomique. Le physicien Boris Altshuler, dont le père avait mis au point les premières bombes russes, faisait alors parti de l’élite scientifique russe.

Il déclare qu’à l’époque : « Il leur fallait cette bombe. Elle était indispensable pour sauver le pays et sauver la paix. Mon père et ses collègues en était convaincus. » Il a grandi dans une une ville fermée et réservée aux scientifiques à 400 km à l’Est de Moscou. Les savants soviétiques travaillaient nuit et jour pour rattraper leur retard.

Côté Américain, les scientifiques savaient qu’ils seraient rattrapés rapidement contrairement aux politiques qui surestimaient leur avance. Pour la préserver, de nombreux moyens furent mis en place tels qu’une série d’essais nucléaires sur l’Atoll de Bikini furent programmés. Cet Atoll étant un des lieux les plus reculés de la civilisation et, pendant de nombreuses années, l’un des plus secrets.

En 1946 il fut choisi par les Etats-Unis pour tester leur nouvelle génération de bombes. Son nom vient du fait que l’image de la bombe fut au départ très positive, voire sexy. La bombe, au cœur de l’actualité a perdue très vite son charisme.

Le 25 juillet 1946 des armements et 95 bateaux de guerres d’une valeur de plusieurs millions de dollars furent rassemblés dans le lagon. Des animaux tondus étaient placés à bord afin d’observer les effets des radiations.

Le sacrifice de tout cet arsenal fit passer un message clair : les règles venaient de changer, une nouvelle génération d’armes sont présentes et seuls les Etats-Unis en possède ou du moins ce qu’ils pensaient.

Le 29 août 1949, les soviétiques ont procédé à leur premier essai nucléaire ce qui a semé la panique à Washington. De plus cette bombe était la copie quasi-conforme que « Fat Man ».

Cela s’explique par la présence de scientifiques idéalistes américains qui livrèrent des informations, gardées secrètes, aux soviétiques dans l’idée qu’il était dangereux qu’un tel armement appartienne à la seule puissance américaine, il fallait un équilibre.

En 1950, aux Etats-Unis, le sentiment d’urgence s’amplifia et pour retrouver l’avantage naquit la Bombe à Hydrogène. Avant cela, tous les essais furent des variantes des premières bombes soient des bombes A utilisant seulement la fission.

"Castle Bravo", vers la plus grande explosion américaine

Les scientifiques Américains étaient alors convaincus que l’URSS ne mettrait que quelques années pour réussir à mettre au point leur propre bombe H. Ainsi, l’armée et le gouvernement Américain, ne doutait pas de la nécessité de posséder la leur. Ce sont les scientifiques de Los Alamos qui furent chargés de mettre au point et de construire la première arme thermonucléaire au monde : « Mike ». Le combustible était ici le tritium.

Le 1er novembre 1952 "Mike" explosa et ce jour marqua l'histoire comme la première fois qu'une réaction thermonucléaire fut déclenchée par l'homme. Cependant, ce n'était une bombe telle que nous pouvons l'imaginer puisqu'elle pesait près de 82 tonnes, elle n'était donc pas largable par avion ce qui la rendait inutilisable au combat.

En 1953, les soviétiques prirent l’avantage en mettant au point une bombe transportable par avion. Suite à ce retournement de situation, l’équipe de Los Alamos a donné sa réponse six mois plus tard, lorsque les Etats-Unis développèrent leur première bombe à combustible solide à base de lithium 6, le plus léger des métaux : « Castle Bravo ».

A Bikini se prépare alors la plus grosse explosion jamais produite, mais cette fois, elle échappera à tout contrôle. D’après les calculs des ingénieurs, la bombe devrait libérer une puissance de 5 millions de tonnes de TNT. Le 1er mars 1954, « Castle Bravo » explosa. Dans l’assemblée de militaires et de scientifiques qui se trouvait à 17 km de là, un des hommes à bord déclare « avoir vu ses os comme sur une radio au moment de l’explosion ». Eux qui pensaient être loin, se trouvaient en fait extrêmement proche et subirent l’onde de choc.

John Clark, le chef de l’équipe de mise à feu qui resta dans un bunker situé sur l’atoll de bikini même, racontera plus tard, minutes par minutes, le déroulement de cet évènement. Ils furent chanceux d’avoir survécu à l’explosion dont le souffle a presque détruit le bunker.

Cet essai a servi à collecter de nouvelles données notamment sur un sujet important : les sections efficaces c’est-à-dire les capacités de réaction des matériaux nucléaires. Il existe deux types de noyaux de lithium : le lithium 6 est composé de 3 neutrons et de 3 protons.

Le lithium 7 possède 4 neutrons et 3 protons soit un nucléon supplémentaire. On pensait à l’époque que le lithium 7 était inerte et qu’il ne participait en rien à une explosion nucléaire. Les scientifiques ne connaissaient que très peu des sections efficaces or, ils auraient dû être moins négligeant et plus instruis sur le sujet. En étudiant les sections efficaces du lithium6 et du lithium 7, on remarque que celle du lithium 7 est très élevée. Autrement dit, il y a une haute probabilité de réaction nucléaire.

Dans le cas de « Castle Bravo », le combustible était composé de 30% de Li-6 et à 70% de Li-7. Ce que les scientifiques ignoraient c’est que l’explosion faisait perdre au lithium 7 un de ses neutrons et le transformer en lithium 6 donc en combustible supplémentaire.

L’énergie libérée par la bombe est estimé à 15 mégatonnes soit près de trois fois la valeur supposée et ceux à cause du manque de connaissance des scientifiques sur les sections efficaces. L’explosion a creusé un cratère d’un kilomètre de diamètre sur 60 mètres de profondeur.

Les retombées, après une explosion atomique sont constituées des matières brassées par l’explosion plus que par la bombe elle-même. Quand elle a lieu au sol, l’explosion remue de la matière et en irradie tous les éléments et c’est la radioactivité dégagée par cette matière fortement irradiée que l’on appelle retombée. Dans le cas de « Castle Bravo », les retombées prirent un chemin inattendu.

Le bateau « dragon chanceux » est un bateau de pêche japonais qui se trouvait à 130 kilomètres de l’explosion. Le chef de l’équipage déclare que ce jour-là, « une poudre blanche tomba du ciel, pareille à de la neige », ne sachant ce que c’était, il ne s’en inquiéta pas, cependant, en quelques jours l’équipage montrait des symptômes d’irradiation aigue.

Cela provoqua une forte réaction au Japon, évident pour le seul pays au monde touché par les malheurs causés par une bombe atomique. Que de simples pêcheurs puissent être touchés par des essais atomiques provoqua l’indignation dans le pays. L’isolement de Bikini devait rendre impossible ce genre d’évènements.

Or, la situation météorologique à encouragée ce désastre. Ce fut la deuxième négligence de la part des scientifiques américains. A l’Est de Bikini, les habitants des îles voisines présentèrent rapidement des signes d’irradiation.

Cet évènement changea le regard que le monde avait sur les essais nucléaires et sur la bombe elle-même. Plus jamais les Américains n’ont construit une bombe de cette envergure. « Castle Bravo » reste à ce jour, ce qu’ils ont construit de plus puissant, ou du moins officiellement

Le "Tsar", vers la plus grande explosion d'origine humaine

Dès le milieu des années 50’, les Etats-Unis avaient acquis le savoir nécessaire afin de produire des bombes nucléaires de toutes tailles. Ils pouvaient régler la puissance de ces bombes de quelques kilotonnes à 1 mégatonne. Le seul problème était de lancer ces bombes.

C’est à ce moment que la course aux missiles de longue portée est lancée. Côté Soviétique, Nikita Khrouchtchev successeur de Staline, aimait afficher la puissance des missiles du pays. Mais contrairement aux Américains, les chercheurs avaient pour ordre de construire des armes de plus en plus puissantes. Khrouchtchev semblait vouloir afficher une URSS plus puissante qu’elle ne l’était vraiment.

Par la suite, en 1961, on assiste à une grande détérioration des relations entre les deux superpuissances. La bombe nucléaire sera l’une des premières épreuves du nouveau président, J.F Kennedy. En Allemagne, on s’affronte pour le contrôle de Berlin ce qui va induire la construction du « mur de Berlin ».

En juillet 1961 la moitié des bombardiers européens furent mis en alerte ce qui fit peur à Khrouchtchev. Celui-ci gardait pourtant en tête la fabrication de la bombe la plus puissante jamais vue. Andreï Sakharov, cerveau de l’avancée scientifique soviétique dans le domaine nucléaire, eut trois mois pour construire la plus grande bombe de l’histoire : « Le Tsar ». « Castle Bravo » avait atteint les 15 mégatonnes, le « Tsar » serait 6 fois plus puissant.

Une bombe en trois étapes : une fission nucléaire serait le détonateur qui induirait une première réaction thermonucléaire du combustible puis une deuxième. Certains scientifiques auraient voulu construire une bombe de 1000 mégatonnes qui aurait nécessité 5 réactions mais cela n’avait pas de sens puisqu’à partir de 100 mégatonnes, l’explosion occupe toute l’atmosphère terrestre, soit 16 kilomètre, donc ce qui est au-delà part dans l’espace et ne sert à rien.

Au dernier moment, Sakharov décida de réduire la puissance de sa bombe qui était de 100 mégatonnes, se préoccupant de l’importante pollution qu’elle pourrait engendrée. Sa puissance tombe à 50 mégatonnes. Les essais précédents se déroulèrent au Kazakhstan mais le « Tsar » doit exploser au-dessus de Novaya Zemlya, une île de l’océan Arctique.

Le 30 Octobre 1961, le « Tsar » de 27 tonnes, fut largué à 8000 mètres d’altitude puis explosa. Ce fut l’explosion d’origine humaine la plus incroyable de l’Histoire. Des bâtiments sont détruits dans un rayon de 100 kilomètres et des vitres soufflées à 500 kilomètres.

Les américains furent extrêmement impressionnés par la puissance de cette bombe. De plus elle avait été larguée par avion et si les soviétiques avaient rajouté plus d’uranium, ce qu’ils auraient pu faire, la bombe aurait été d’autant plus impressionnante.

Si le « Tsar »explosait au dessus de Washington, tout serait instantanement en cendre dans un rayon de 5 km, les personnes seraient brûlées au troisième degré dans un rayon de 20 km , et les batiments seraient détruits dans un rayon de plus de trente km. Elle pourrait faire près de 3 millions de victimes.

Sakharov déclara que 500 000 personnes seraient touchées dans les décennies à venir par les retombées du « Tsar ». Quelques mois après cela, il prit la tête du mouvement contestataire de la bombe atomique.

A cause des dangers que représentaient les bombes nucléaires, les deux camps signent en 1963 un traité obligeant à faire les essais sous Terre pour éviter les retombées. En Russie Sakharov devint le symbole de la lutte contre le nucléaire soviétique et obtindra en 1975 le prix Nobel de la paix.

B] La radioactivité

1° Les rayonnements ionisants

Qu'est ce qu'un rayonnement ionisant ?

Nous sommes entourés par de nombreux types de rayonnements (appelés couramment rayons) dans notre quotidien. Ces rayonnements peuvent être visibles ou invisibles, ionisants ou non ionisants.

La plupart des rayonnements de notre quotidien (radio, téléphone mobile ou encore micro-ondes) ne sont pas ionisants.

Un rayonnement est une émission d'énergie et/ou un faisceau de particules.

Un rayonnement ionisant est un rayonnement qui se distingue des autres rayonnements fréquents par sa capacité à émettre une quantité d'énergie suffisante pour transformer un atome en ion. Cela peut rendre la matière instable. Les rayonnements ionisants sont capables de provoquer des réactions atomiques.

Un atome – instable de nature ou après un contact avec un rayonnement – va chercher à se stabiliser en émettant différents rayonnements :

en perdant des protons et des neutrons : rayonnement alpha (α) ;

en transformant un neutron en proton ou vice-versa : rayonnement beta moins (β-) ou beta plus (β+) ;

en émettant des photons (particules composants la lumière) : rayonnements X et gamma (ɣ) . Les rayonnements alpha, bêta plus et bêta moins sont des particules émises par des atomes radioactifs lors de leur désintégration.

Le rayonnement alpha (α)

Le rayonnement alpha, émis par un atome radioactif, est un faisceau ou flux de noyaux d’hélium composé de deux protons et deux neutrons. Le rayonnement alpha est constitué d’un noyau d’hélium comprenant 2 protons et 2 neutrons. Il porte 2 charges positives. Des atomes dont les noyaux radioactifs sont trop chargés en protons et en neutrons émettent souvent un rayonnement alpha. Ils se transforment en un autre élément chimique dont le noyau est plus léger.

Par exemple, l’uranium 238 est radioactif alpha et se transforme en thorium 234.

Lourds et chargés électriquement, les noyaux d’hélium sont arrêtés facilement et rapidement par les champs électromagnétiques et les atomes composant la matière. Ils sont donc arrêtés par une feuille de papier.

Le rayonnement bêta (β)

Le rayonnement béta, émis par un atome radioactif, est un faisceau ou flux d'électrons.

Radioactivité bêta moins :

Le rayonnement bêta moins est constitué d’un électron chargé négativement. Certains atomes dont les noyaux sont trop chargés en neutrons émettent un rayonnement bêta moins. Un des neutrons au sein du noyau se désintègre en un proton plus un électron, ce dernier étant éjecté. Ainsi l’atome s’est transformé en un autre élément chimique.

Par exemple, le thorium 234 est radioactif bêta moins et se transforme en protactinium 234Le rayonnement bêta cause plus de dégâts que le rayonnement alpha car il est chargé électriquement.

Radioactivité bêta plus :

Le rayonnement bêta plus est constitué d’un positon (particule de même masse que l’électron mais chargée positivement). Certains atomes dont les noyaux sont trop chargés en protons émettent un rayonnement bêta plus. Un des protons au sein du noyau se désintègre en un neutron plus un positon, ce dernier étant éjecté. Ainsi l’atome s’est transformé en un autre élément chimique.

Par exemple, l’iode 122 est un radioactif bêta plus et se transforme en tellure 122. Notons que pour les deux types de désintégration bêta, le noyau garde le même nombre de nucléons (donc la même masse atomique).

Pour se protéger du rayonnement béta, une simple feuille d’aluminium de quelques millimètres suffit. On peut également utiliser une feuille de verre ou un écran d'un centimètre de plexiglas, qui permet d’arrêter une majorité des particules bêta.

Le rayonnement gamma (γ)

Le rayonnement gamma est composé de photons de haute énergie. Le rayonnement gamma est une onde électromagnétique comme la lumière visible ou les rayons X mais plus énergétique.

Ce rayonnement suit souvent une désintégration alpha ou bêta. Après émission de la particule alpha ou bêta, le noyau est encore excité car ses protons et ses neutrons n’ont pas trouvé leur équilibre.

Il se libère alors rapidement d’un trop-plein d’énergie par émission d’un rayonnement gamma : c’est la radioactivité gamma.

Par exemple, le cobalt 60 se transforme par désintégration bêta en nickel 60 qui atteint un état stable en émettant un rayonnement gamma.

Ce rayonnement va pénétrer davantage dans l’organisme que les rayonnements alpha et bêta, mais il modifie moins les particules qu’il rencontre. Le blindage doit être très épais. Par exemple, pour réduire de seulement 30 % ce rayonnement, il est nécessaire d’être derrière 6 cm de plomb, 30 cm de béton ou 54 cm de terre.

Le rayonnement X

Le rayonnement X est formé de photons (particules composantes de la lumière). On utilise ce rayonnement pour observer à travers la matière (contrôle des bagages à l’aéroport, radiographie par exemple). Une forte épaisseur de béton ou de plomb permet de s’en protéger.

2° Les effets de la radioactivité sur l'organisme et l'environnement

Les radiations nucléaires peuvent avoir de graves conséquences sur la santé humaine, voire entraîner la mort au bout de quelques heures. Leur impact dépend de la dose reçue, de l’endroit irradié, de l’étendue de la zone concernée, ainsi que d’autres facteurs, comme l’âge de la personne exposée.

Comment la radioactivité agit-elle sur l’organisme ?

Les particules radioactives irradient la peau ou les yeux (irradiation externe) ou se fixent à l’intérieur du corps, via l’inhalation, le passage au travers de la peau ou l’ingestion d’aliments et d’eau (contamination interne). Les rayonnements peuvent alors altérer la molécule d’ADN (qui peut alors se casser en un ou plusieurs endroits) et/ou entraîner la mort des cellules quand la dose est forte.

B] La radioactivité

1° Les rayonnements ionisants

Qu'est ce qu'un rayonnement ionisant ?

Nous sommes entourés par de nombreux types de rayonnements (appelés couramment rayons) dans notre quotidien. Ces rayonnements peuvent être visibles ou invisibles, ionisants ou non ionisants.

La plupart des rayonnements de notre quotidien (radio, téléphone mobile ou encore micro-ondes) ne sont pas ionisants.

Un rayonnement est une émission d'énergie et/ou un faisceau de particules.

Un rayonnement ionisant est un rayonnement qui se distingue des autres rayonnements fréquents par sa capacité à émettre une quantité d'énergie suffisante pour transformer un atome en ion. Cela peut rendre la matière instable. Les rayonnements ionisants sont capables de provoquer des réactions atomiques.

Un atome – instable de nature ou après un contact avec un rayonnement – va chercher à se stabiliser en émettant différents rayonnements :

en perdant des protons et des neutrons : rayonnement alpha (α) ;

en transformant un neutron en proton ou vice-versa : rayonnement beta moins (β-) ou beta plus (β+) ;

en émettant des photons (particules composants la lumière) : rayonnements X et gamma (ɣ) . Les rayonnements alpha, bêta plus et bêta moins sont des particules émises par des atomes radioactifs lors de leur désintégration.

Le rayonnement alpha (α)

Le rayonnement alpha, émis par un atome radioactif, est un faisceau ou flux de noyaux d’hélium composé de deux protons et deux neutrons. Le rayonnement alpha est constitué d’un noyau d’hélium comprenant 2 protons et 2 neutrons. Il porte 2 charges positives.

Des atomes dont les noyaux radioactifs sont trop chargés en protons et en neutrons émettent souvent un rayonnement alpha. Ils se transforment en un autre élément chimique dont le noyau est plus léger.

Par exemple, l’uranium 238 est radioactif alpha et se transforme en thorium 234. Lourds et chargés électriquement, les noyaux d’hélium sont arrêtés facilement et rapidement par les champs électromagnétiques et les atomes composant la matière. Ils sont donc arrêtés par une feuille de papier.

Le rayonnement bêta (β)

Le rayonnement béta, émis par un atome radioactif, est un faisceau ou flux d'électrons.

Radioactivité bêta moins :

Le rayonnement bêta moins est constitué d’un électron chargé négativement. Certains atomes dont les noyaux sont trop chargés en neutrons émettent un rayonnement bêta moins.

Un des neutrons au sein du noyau se désintègre en un proton plus un électron, ce dernier étant éjecté. Ainsi l’atome s’est transformé en un autre élément chimique.

Par exemple, le thorium 234 est radioactif bêta moins et se transforme en protactinium 234

Le rayonnement bêta cause plus de dégâts que le rayonnement alpha car il est chargé électriquement.

Radioactivité bêta plus :

Le rayonnement bêta plus est constitué d’un positon (particule de même masse que l’électron mais chargée positivement). Certains atomes dont les noyaux sont trop chargés en protons émettent un rayonnement bêta plus.

Un des protons au sein du noyau se désintègre en un neutron plus un positon, ce dernier étant éjecté. Ainsi l’atome s’est transformé en un autre élément chimique.

Par exemple, l’iode 122 est un radioactif bêta plus et se transforme en tellure 122. Notons que pour les deux types de désintégration bêta, le noyau garde le même nombre de nucléons (donc la même masse atomique).

Pour se protéger du rayonnement béta, une simple feuille d’aluminium de quelques millimètres suffit. On peut également utiliser une feuille de verre ou un écran d'un centimètre de plexiglas, qui permet d’arrêter une majorité des particules bêta.

Le rayonnement gamma (γ)

Le rayonnement gamma est composé de photons de haute énergie. Le rayonnement gamma est une onde électromagnétique comme la lumière visible ou les rayons X mais plus énergétique. Ce rayonnement suit souvent une désintégration alpha ou bêta.

Après émission de la particule alpha ou bêta, le noyau est encore excité car ses protons et ses neutrons n’ont pas trouvé leur équilibre. Il se libère alors rapidement d’un trop-plein d’énergie par émission d’un rayonnement gamma : c’est la radioactivité gamma.

Par exemple, le cobalt 60 se transforme par désintégration bêta en nickel 60 qui atteint un état stable en émettant un rayonnement gamma.

Ce rayonnement va pénétrer davantage dans l’organisme que les rayonnements alpha et bêta, mais il modifie moins les particules qu’il rencontre. Le blindage doit être très épais. Par exemple, pour réduire de seulement 30 % ce rayonnement, il est nécessaire d’être derrière 6 cm de plomb, 30 cm de béton ou 54 cm de terre.

Le rayonnement X

Le rayonnement X est formé de photons (particules composantes de la lumière). On utilise ce rayonnement pour observer à travers la matière (contrôle des bagages à l’aéroport, radiographie par exemple). Une forte épaisseur de béton ou de plomb permet de s’en protéger.

2° Les effets de la radioactivité sur l'organisme et l'environnement

Les radiations nucléaires peuvent avoir de graves conséquences sur la santé humaine, voire entraîner la mort au bout de quelques heures. Leur impact dépend de la dose reçue, de l’endroit irradié, de l’étendue de la zone concernée, ainsi que d’autres facteurs, comme l’âge de la personne exposée.

Comment la radioactivité agit-elle sur l’organisme ?

Les particules radioactives irradient la peau ou les yeux (irradiation externe) ou se fixent à l’intérieur du corps, via l’inhalation, le passage au travers de la peau ou l’ingestion d’aliments et d’eau (contamination interne). Les rayonnements peuvent alors altérer la molécule d’ADN (qui peut alors se casser en un ou plusieurs endroits) et/ou entraîner la mort des cellules quand la dose est forte.

 

3° Comment mesurer la radioactivité ?

La radioactivité est invisible, inaudible et inodore. Aucun des sens dont dispose l'être humain n'est sensible aux rayonnements radioactifs. Nous utilisons donc plusieurs méthodes différentes qui ne sont pas équivalentes les unes aux autres.

Toutes les méthodes de détection sont fondées sur le principe d'ionisation, que nous avons vu précédemment, qui laisse une trace au sein même de la matière. En calculant par unité de temps le nombre d'ionisations ou d'excitations provoquées par les particules (rayonnements α et β ) ou les photons (rayonnements X et ɣ) , il est possible de quantifier l'énergie transmise du rayonnement à la matière.

Il y a deux échelles de mesures distinctes : L'échelle objective et l'échelle subjective

L'échelle objective est l'observation des rayonnements eux-mêmes :

Le becquerel (Bq) mesure l'activité radioactive de la matière.

Un becquerel correspond à une désintégration radioactive d'atome par seconde. Les becquerels sont utilisés par m3 ou Kg pour quantifier la teneur en éléments radioactifs de l'air, de l'eau, des aliments ou de tout autre produit.

L'échelle subjective est l'impact des rayonnements sur les sujets

Le gray (Gy) mesure la dose d'énergie absorbée par unité de masse de matière. C'est une unité qui ne prend pas en compte le type de rayonnement, ni donc son effet biologique. Le sievert (Sv) est l'unité du Système International (SI). Il pondère ou équilibre les rayonnements pour tenir compte leur nocivité respective. On peut dire que le sievert est le gray appliqué à l'Homme.

Il est également utilisé comme dose efficace qui rend compte du risque d'apparition de cancer.

Récapitulatif :

-Le becquerel mesure le niveau de radioactivité et donne une idée de la dangerosité du produit. C'est l'intensité.

-Le gray mesure l'irradiation soit la quantité d'énergie absorbée par de la matière (organique ou objet) exposée à des rayonnements ionisants. C'est l'impact.

-Le sievert permet d'évaluer les effets biologiques des rayonnements sur l’homme, en fonction du type de rayonnement.

C'est le dégât en fonction du type d’organisme impacté

Le compteur Geiger :

Le compteur Geiger, Geiger-Müller ou G-M est l'instrument le plus répandu et le plus communément utilisé pour mesurer la radioactvité. Il permet de mesurer les rayonnements ionisants. Cet appareil porte le nom de son inventeur Hans Geiger, un physicien allemand du début du XXe siècle. Hans Geiger a imaginé le principe de fonctionnement de cet appareil vers 1913 et l’a mis au point avec Walther Müller en 1928.

La composition du compteur :

Le compteur Geiger-Müller est constitué par un cylindre métallique (appelé tube Geiger-Müller) ayant en son axe un fil conducteur isolé et mince porté à un potentiel positif par rapport au corps du compteur. Ce fil constitue l'anode et le cylindre, la cathode.

Un gaz rare, généralement un mélange d'argon et d'hélium remplit ce compteur sous environ une atmosphère et constitue le milieu ionisant sur lequel agissent les particules à détecter. Des traces de vapeurs organiques facilitent l'utilisation du détecteur en régime Geiger-Müller.

Le principe de fonctionnement : Quand un rayonnement ionisant pénètre à l’intérieur du cylindre métallique ou tube Geiger-Müller, il ionise le gaz c’est-à-dire qu’il lui arrache des électrons. Le compteur détecte ce phénomène et le traduit, après amplification, par un signal sonore (un crépitement caractéristique) ou visuel (une aiguille, un chiffre).

4° Comment se protéger ?

Il existe quatre règles fondamentales de protection contre les sources de rayonnements externes : Les facteurs qui protègent des radiations sont :

Distance (il faut s’éloigner de la source de rayonnements car leur intensité diminue avec la distance) ;

Activité (Réduire l'activité de la source, par exemple diminuer les quantités de matière radioactive engagées, dans le cadre d'une décontamination par exemple)

Temps (la dose est proportionnelle au temps ; il faut rester le moins longtemps possible près de la source) ;

Écran (mettre un ou plusieurs écrans entre la source de rayonnements et les personnes : plomber, recouvrir d'acier, bétonner, immerger la source, par exemple).

Ces mesures de radioprotection peuvent être comparées à celles que l’on prend contre les ultraviolets : utilisation d’une crème solaire qui agit comme un écran et limitation de l’exposition au Soleil.

La prise de conscience du danger potentiel d’une exposition excessive aux rayonnements ionisants a amené les autorités à fixer des normes réglementaires pour les limites de doses. Ces limites correspondent à un risque supplémentaire minime par rapport au risque naturel, qui le rend donc acceptable.

Depuis 1928, la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) rassemble des médecins, physiciens, biologistes… de tous pays. Cette autorité scientifique indépendante émet des avis précieux en matière de radioprotection, pour les réglementations propres à chaque État.

L’UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation) réunit des scientifiques représentant 27 nations. Il a été créé en 1955 au sein de l’ONU pour rassembler le maximum de données sur les niveaux d’exposition dus aux diverses sources de rayonnements ionisants et leurs conséquences biologiques, sanitaires et environnementales.

Il établit un bilan régulier de ces données, mais également une évaluation des effets en étudiant les résultats expérimentaux, l’estimation des doses, les données humaines.

Anecdotes

Les vieux modèles de montres, réveils, boussoles, cadrans d'avions et autres systèmes de visée nocturne dotés d'aiguilles et de cadrans luminescents étaient fabriqués, en ajoutant du radium, puis du tritium, à la peinture. Dans "James Bond contre Dr. No" (1962), James Bond (ou 007 ; joué par Sean Connery) passe son compteur Geiger au-dessus de sa Rolex (Submariner) pour le tester.

III - La bombe atomique dans le monde

A] La controverse de la bombe atomique

L’opposition à l'arme nucléaire est appelé «mouvement antinucléaire militaire ». Les opposants au nucléaire approuvent la présence d'un lien entre le nucléaire civil (production d'électricité) et militaire, et que le nucléaire civil développe de manière abondante le nucléaire, et donc est en contradiction avec de bonnes conditions de vie pour l’homme (environnement, santé).

1° Après la seconde guerre mondiale

L'ordre du président américain Truman de lancer la bombe atomique sur les villes d'Hiroshima et de Nagasaki constitue l'une des décisions les plus controversées de la Seconde Guerre Mondiale. Le Président américain voulait mettre fin à la guerre avec le Japon et éviter de perdre trop hommes comme dans la bataille d'Okinawa (environ 7000 morts américains).Harry Truman avant d'atteindre la présidence, était le vice-président de Roosevelt pendant une courte durée de 82 jours.

Durant cette période, il était mis à l'écart des projets nucléaires, et donc du projet Manhattan.Cependant, Roosevelt meurt le 12 avril 1945. Truman prête serment, mais il a la lourde tâche de mener les États-Unis à un moment plus que difficile, à savoir celui du règlement de la paix.

Les scientifiques américains lui suggèrent de larguer une bombe nucléaire dans un endroit désertique du territoire nippon afin de les intimider et stopper la guerre. Les conseillers du président, eux, lui recommandent de larguer la bombe nucléaire sur un objectif à la fois civil et militaire.

Truman tiraillé entre ces deux parties donne l'ordre finalement de l'explosion des premières bombes atomiques offensives. Roosevelt de son vivant était pour l'utilisation de l'arme, encore à l'étude, sur l'Allemagne et le Japon.

Durant cette période de l'histoire l'arme nucléaire était admiré pour ça puissance, et la plupart des américains étaient fières d'avoir un président capable de prendre de telles décisions. Cependant, certains étaient déjà horrifiés de ce que pouvait provoque la bombe nucléaire. Le mouvement antinucléaire est donc né après la Seconde Guerre mondiale, en réponse aux Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.

Les scientifiques ayant participé, de près ou de loin à la bombe, protestaient contre l'idée d'une arme atomique. Par exemple, Frédéric Joliot, scientifique français, ayant travaillé sur la fission (cf I-B-1), vise à interdire la bombe nucléaire dans le monde

Les catastrophes liées à Castle Bravo en 1954 déclenchèrent un mouvement d'opinion critique à l'égard des tests atomiques et du développement nucléaire.

En 1958, la Campagne pour le Désarmement Nucléaire en Grande-Bretagne lance la première marche d'opposition aux armes nucléaires. Le logo imaginé pour ce mouvement par le designer Gerald Holtom restera comme un symbole de paix universel (associé plus tard au mouvement hippie ou Peace and love).

2° Les années 60'

Le Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires, signé le 5 août 1963 à Moscou fut le première accord de diminution de l'armement nucléaire. Signé par l'URSS, le les États unis et la Grande Bretagne, le traité porte sur l'interdiction des essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère et sous l'eau.

Les deux blocs de la guerre froide commencèrent à prendre leurs précautions. Une ligne de communication directe entre les États-Unis et l'URSS mise en service après la période de "la crise des missiles de Cuba" en octobre 1962 : les deux grandes puissances mondial se sont opposés après que Moscou ai pointé des missiles vers son grand ennemis depuis l'île de Cuba. Le téléphone rouge servait donc à éviter qu'une telle crise diplomatique ne se reproduise.

Durant cette décennie, les États-Unis et l'URSS vont beaucoup discuter sur la limite de la diffusion d'armes nucléaires, mais la plupart des accords se feront dans les années 70.

3° Les années 70°

durant les années 1970, la bombe nucléaire ne subit plus de controverse directe. Durant cette décennie, les populations du monde entier manifestent contre le nucléaire civil, c'est à dire contre l'usage de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité. La contestation du nucléaire entraînait de nombreuses manifestations dans le monde.

Le scientifique André Sakharov, père du tsar (cf. II-A-5) créé un comité des droits de l'homme en 1970 visant à lutter contre la bombe atomique, et était contre les idées staliniennes. En novembre 1975, le gouvernement soviétique refuse de lui donner le visa qui lui permettrait de se rendre à Oslo pour retirer le Prix Nobel de la paix, ça femme le reçu en son nom.

Par la suite, un accord entre l'URSS et les États-Unis unis fut signé le 26 mai à Moscou, sous l'acronyme SALT (Strategic Arms Limitation Talks) limitant le nombre d'armes que chacune des grandes puissances pouvaient posséder, ainsi que leur emplacement et composition.

Le traité permet tout de même la recherche, l'expérimentation et le développement de nouvelles armes. Le 18 juin 1979 le traité SALT II, complémentaire de son prédécesseur fut signé. II limita le nombre de lance-missiles et de bombardiers stratégiques. Les États-Unis contrariés par les actions d'invasion de l'URSS retirèrent le traité mais tout de fois ils suivirent les limitations imposées.

4° Les années 80'

Dans les années 1980, les écologistes se mêlent activement à l’opposition de l'énergie nucléaire. Les erreurs détruisant la nature sont de plus en plus fréquentes (accidents de réacteur nucléaire, fuites de produits radioactifs pendant des livraisons, mauvais stockage des déchets radioactifs)

1986: Catastrophe de Tchernobyl.

Cette décennie est aussi l'apparition d'associations importantes luttant contre l'armement nucléaire.

"Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire" : organisation internationale de médecins qui s'engagent pour le désarmement nucléaire. Créée en 1980, l'organisation obtient le prix Nobel de la Paix en 1985, sa forte implication dans sa cause améliora la conscience mondiale sur les conséquences d'une guerre nucléaire.

5° Les années 90'

La plupart des grandes puissances mondiale commencent à prendre conscience du véritable impacte que le nucléaire provoque. À partir des années 1990, l'évolution du nucléaire ne connaîtra plus une croissance aussi importante qu'auparavant. depuis ces années, le développement du nucléaire continue mais à un rythme soutenu. C'est une victoire pour les écologistes et les scientifiques opposants à la bombe nucléaire

 

Depuis que le président Truman décida de faire exploser deux bombes atomiques au Japon pour montrer aux Soviétiques la supériorité militaire des États-Unis et les dissuader de se retourner contre les Anglo-Saxons à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses initiatives ont été prises pour dissuader Washington de répéter ces crimes.

L’URSS s’est dotée de sa propre bombe ouvrant la voie de la prolifération, tandis que les États neutres militaient à l’inverse pour un monde sans armes nucléaires. Des traités internationaux ont été imposés qui consacrent l’avantage stratégique des grandes puissances et interdisent aux petites de se doter des mêmes armes. Ils sont utilisés à des fins politiques pour mettre en accusation, à tort ou à raison, des États insoumis (Iran, Corée du Nord) et protéger des partenaires (Israël, Inde-Pakistan). Dans le contexte de la crise économique US, le président Obama a souhaité relancer les négociations pour un monde sans bombes atomiques.

Cependant de nombreuses régions de la planète sont aujourd’hui contaminées, soit qu’elles aient servi de théâtre à des expérimentations, soit qu’on y ait livré des combats avec des munitions à uranium appauvri.

Ecrit par carina123 
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