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Les essais nucléaires

Les essais nucléaires

Depuis que les essais d’armes nucléaires ont débuté au milieu du vingtième siècle, le premier datant du 16 juillet 1945, près de 2 000 ont été effectués. Si les effets dévastateurs de ces essais sur la vie humaine n’ont guère été pris en considération, on s’est encore moins préoccupé des retombées radioactives de ceux conduits dans l’atmosphère.

Au départ, détenir des armes nucléaires était un témoignage de puissance scientifique ou militaire. Avec le recul et l’expérience, il est apparu que les essais nucléaires peuvent avoir des conséquences redoutables et tragiques, surtout en cas de défaillances dans les conditions de réalisation, d’autant que les armes nucléaires actuelles sont beaucoup plus puissantes et destructrices. Les incidents survenus ultérieurement partout dans le monde justifient sans réserve la proclamation d’une Journée internationale contre les essais nucléaires. Cet événement est l’occasion de manifestations, activités et messages pédagogiques destinés à capter l’attention du monde et de montrer combien il est indispensable d’unir les efforts pour empêcher la poursuite de ces essais.

L’instrument international visant à mettre un terme à toutes les formes d’essais nucléaires est le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), qui n’est toutefois pas encore entré en vigueur.

Le 2 décembre 2009, à sa soixante-quatrième session, l’Assemblée générale a proclamé le 29 août Journée internationale contre les essais nucléaires en adoptant à l’unanimité la résolution 64/35. Cette résolution appelle à éduquer le public et à le sensibiliser « aux effets des explosions expérimentales d’armes nucléaires et autres explosions nucléaires et à la nécessité d’y mettre fin, en tant que moyen parmi d’autres de parvenir à l’objectif d’un monde sans armes nucléaires ». Cette résolution a été initiée par la République du Kazakhstan, à laquelle se sont joints un grand nombre d’auteurs et de co-auteurs, afin de commémorer la fermeture du polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk, le 29 août 1991. La Journée internationale vise à mobiliser l’Organisation des Nations Unies, les Etats Membres, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, les milieux universitaires, les réseaux de jeunes et les médias aux fins de l’information et de l’éducation du public et de sa sensibilisation à la nécessité d’interdire les essais d’armes nucléaires en tant que pas majeur vers l’édification d’un monde plus sûr.

L’année 2010 a marqué la célébration inaugurale de la Journée internationale contre les essais nucléaires. Chaque année depuis lors, la Journée est observée grâce à des activités menées en coordination dans le monde entier, notamment des colloques, des conférences, des expositions, des compétitions, des publications, des conférences données dans des institutions universitaires, des programmes diffusés dans les médias, etc. Plusieurs manifestations ont également été organisées au Siège de l’ONU. Des activités du même type sont prévues pour la journée 2015.

Depuis la proclamation de la Journée, nombre d’avancées bilatérales et multilatérales au niveau des gouvernements ainsi que de vastes mouvements de la société civile et les efforts faits par le Secrétaire général lui-même ont contribué à faire progresser la cause de l’interdiction des essais nucléaires.

Le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a déclaré qu’« un monde sans armes nucléaires serait un bien public mondial de premier ordre ». En mai 2010, considérant comme « vitale » une interdiction des armes nucléaires, tous les États Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires se sont engagés à oeuvrer en faveur « de la paix et de la sécurité d'un monde sans armes nucléaires ».

La Journée internationale contre les essais nucléaires, s’ajoutant à d’autres manifestations et actions, a contribué à ouvrir des perspectives plus favorables quant à l’instauration d’un monde exempt d’armes nucléaires. Des progrès visibles ont été observés sur divers fronts, mais des problèmes demeurent. L’espoir de l’ONU est qu’un jour toutes les armes nucléaires soient éliminées. En attendant, la célébration de la Journée internationale contre les armes nucléaires est indispensable à la promotion de la paix et de la sécurité autour du monde

Les essais nucléaires de 1945 à 2013

Le début de l’ère nucléaire

Les États-Unis d'Amérique ont amorcé l’ère nucléaire dans les quelques heures précédant l’aube du 16 juillet 1945, quand ils ont fait exploser une bombe atomique de 20 kilotonnes dont le nom de code était « Trinity » à Alamogordo, au Nouveau-Mexique.

Sous l’égide du « Projet Manhattan », le but initial de l’essai avait été de confirmer qu’une arme nucléaire de type implosion était faisable. Il donnait aussi aux scientifiques et à la force militaire des États-Unis d'Amérique une idée de la taille et les effets véritables de telles explosions nucléaires avant de les utiliser pour le combat.

Bien que l’essai Alamogordo démontra de nombreux effets de l’explosion, il ne parvint pas à aider à comprendre les retombées nucléaires radioactives, qui ne furent vraiment comprises par les scientifiques du projet que bien des années plus tard.

Les États-Unis d'Amérique ont largué deux bombes atomiques sur le Japon vers la fin de la deuxième guerre mondiale: l’une était une bombe de type arme à fission nommée « Little Boy » larguée sur Hiroshima le 6 août 1945; l’autre une bombe de type à implosion testée à Alamogordo pour la première fois un mois plus tôt et nommée « Fat man » qui fut larguée sur Nagasaki le 9 août. Ces deux bombes ont tué à elles seules quelques 220 000 citoyens japonais d’un seul coup, auxquels sont venus s’ajouter plus de 200 000 personnes mortes ultérieurement d’overdoses mortelles de radiation.

De la « guerre chaude » à la Guerre Froide

La Deuxième Guerre mondiale était à peine terminée en août 1945 qu’une course aux armes nucléaires technico-industrielles suivit entre les deux nouvelles superpuissances émergeantes, les États-Unis d'Amérique et l’Union Soviétique. Entre 1946 et 1949, les États-Unis d'Amérique ont effectué six essais supplémentaires. Puis, le 29 août 1949, l’Union Soviétique a testé sa première bombe nucléaire, « Joe 1 ». Cet essai a marqué le début de la course aux armes nucléaires de la Guerre Froide entre les deux superpuissances.

L’Union Soviétique ayant effectué son premier essai de bombe nucléaire le 29 août 1949, la course aux armes nucléaires de la « Guerre Froide » entre l’URSS et les États-Unis d'Amérique était lancée

Au départ, ni les États-Unis d'Amérique ni l’Union Soviétique n’avaient beaucoup d’armes nucléaires à leur disposition, leurs essais nucléaires étaient donc relativement limités. Toutefois, dès les années 1950, les États-Unis d'Amérique ont établi un site d’essai spécifique (le Site d’Essai du Nevada), et ils ont utilisé aussi les Îles Marshall (Site d’Essai du Pacifique) pour des essais nucléaires approfondis. L’Union Soviétique a aussi commencé à faire des essais à petite échelle, essentiellement à Semipalatinsk, dans la République soviétique du Kazakhstan. Des essais précoces ont été utilisés essentiellement pour déterminer les effets militaires des armes nucléaires et pour tester de nouveaux modèles d’armes.

Des tensions exacerbées et une atmosphère de peur et de méfiance envahissante ont catalysé la compétition pour construire des bombes toujours plus puissantes et sophistiquées. Pendant les années 1950, de nouveaux modèles de bombes à hydrogène ont été testés dans le Pacifique, ainsi que de nouveaux modèles et des modèles améliorés d’armes à fission.

En 1954, le Premier Ministre de l’Inde, Jawaharlal Nehru devint le premier homme d’état à demander un accord sur la non prolifération des essais nucléaires.

Le 3 octobre 1952, le Royaume-Uni est devenu le troisième pays à tester des armes nucléaires. Au départ, le Royaume-Uni testait principalement en Australie et, plus tard, aux États-Unis d'Amérique. À partir de 1958, son programme fut étroitement coordonné à celui des États-Unis d'Amérique par l’Accord de Défense Mutuelle RU-EU.

La première bombe à hydrogène

Le premier novembre 1952, les États-Unis d'Amérique devinrent le premier pays à tester une bombe à hydrogène. L’essai de Castle Bravo effectué le 1er mars 1954 produisit 15 mégatonnes. C’était l’arme nucléaire la plus large que les États-Unis d'Amérique aient jamais fait détoner. Les atolls habités de Rongelap, Rongerik et d’Utirik furent accidentellement contaminés par des retombées radioactives, comme le fut le chalutier japonais, le Lucky Dragon. La controverse sur les retombées radioactives des activités d’essais causèrent une grande préoccupation internationale.

Entre 1955 et 1989, environ 55 essais nucléaires furent effectués chaque année. Le pic d’essais nucléaires se fit à la fin des années 50 et au début des années 60. Rien qu’en 1962, 178 essais furent effectués: 96 par les États-Unis d'Amérique et 79 par l’Union Soviétique. Cette année-là, la Guerre Froide devint presque une guerre nucléaire avec la crise des missiles de Cuba. L’année précédente, l’Union Soviétique effectua l’essai de la plus large arme nucléaire, la « Tsar Bomba », d’une production estimée de 50 mégatonnes. Elle fut testée au centre d’essai de Novaya Zemlya près du Cercle Polaire.

La France et la Chine devinrent des Nations à arme nucléaires en 1960 et 1964, respectivement, toutes deux ayant un programme nucléaire dont le but était de fournir des déterrent nucléaires crédibles. Au départ, la France fit des essais en Algérie, puis dans le Pacifique Sud. La Chine effectua tous ses essais nucléaires à Lop Nur dans la province de Xinjiang.

Le Traité d’interdiction partielle de 1963 interdit les essais nucléaires, y compris les essais à but pacifique, dans l’atmosphère, sous l’eau et dans l’espace... mais pas sous terre.

Le début des années 60 vit aussi l’introduction du seul effort de limitation d’essais qui ait eu des conséquences réelles sur la façon dont les essais étaient conduits pendant la Guerre Froide. Le Traité d’Interdiction Partielle d’essais nucléaires de 1963 interdit les essais à but militaire et pacifique, dans l’atmosphère, sous l’eau et dans l’espace. Le Traité était important du point de vue de l’environnement, car il limitait les retombées radioactives étroitement associées aux essais atmosphériques, mais il eut peu d’effet sur les essais nucléaires dans leur ensemble, qui se firent largement sous terre.

Le plein essor des arsenaux nucléaires

3 000 armes à peine en 1955 à plus de 37 000 armes en 1965 (États-Unis d'Amérique, 31 000 et l’Union Soviétique, 6 000), jusqu’à 47 000 dès 1975 (États-Unis d'Amérique 27 000 et Union Soviétique 20 000), et plus de 60 000 à la fin des années 1980 (États-Unis d'Amérique, 23 000 et Union Soviétique, 39 000).

Selon l’Initiative de la Menace Nucléaire, Israël a amorcé un programme nucléaire dans les années 1950, et a complété la phase de recherche et de développement de son programme d’armes nucléaires en 1966, bien qu’il n’ait pas, du moins qu’on le sache, testé de telles armes. Israël a adopté une soi-disant « politique nucléaire d’ambigüité », ne confirmant ni ne déniant son statu nucléaire. Il n’est pas partie au Traité de Non-prolifération de 1968, et il a signé le TICE sans le ratifier.

L’Inde est devenue officiellement la sixième nation à développer des armes nucléaires en mai 1974, ayant alors effectué un essai nucléaire qu’elle qualifia d’explosion nucléaire pacifique.

En 1982, une nation de plus, l’Afrique du Sud, acquit des armes nucléaires, selon le Centre d’Études sur la Non-prolifération de l’Institut Monterey. Autant que l’on sache, l’Afrique du Sud n’a pas effectué d’essais nucléaires. Moins de dix ans plus tard, avec la transition tant attendue vers un gouvernement élu à la majorité, l’Afrique du Sud a démantelé toutes ses armes nucléaires, étant à ce jour la seule nation à avoir volontairement renoncé aux armes nucléaires entièrement sous son contrôle. Le démantèlement fut terminé en 1991. La même année, l’Afrique du Sud accéda au Traité de Non-prolifération de 1968 en tant d’État non possesseur d’armes nucléaires. Elle a voté majoritairement la fin de l’apartheid le 18 mars 1992.

Les essais nucléaires souterrains ont été interdits par le Traité de 1996 instaurant une interdiction complète des essais nucléaires.

Ce n’est qu’au début des années 1990 que l’on a pu noter une diminution importante des activités d’essais nucléaires et d' acquisition d’armes nucléaires parmi les États détenteurs. Le nombre total d’essais nucléaires dans le seconde partie des années 1980 fut de 174.

Les relations sont devenues plus chaleureuses entre l’Union Soviétique et les États-Unis d' Amérique à partir des années 1985. La chute du mur de Berlin en 1989, la dissolution de l’Union Soviétique, en 1991, elle-même remplacée par la Fédération russe, la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine, qui avaient accueilli l’arsenal nucléaire soviétique, devinrent des États sans armes nucléaires sous le Traité de Non-prolifération. Le site principal d’essais, Semipalatinsk au Kazakhstan fut fermé en 1991.

Des moratoires sur les essais nucléaires

En 1990, l’Union Soviétique proposa un moratoire sur les essais nucléaires que le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique approuvèrent. Ceci créa une opportunité de progrès aux partisans qui, depuis des décennies, avaient promu une interdiction complète de tous les essais nucléaires.

Cinq essais nucléaires ont été effectués entre 1998 et 2007 : deux par l’Inde et deux par le Pakistan en 1998, et un que la Corée du Nord déclara en 2006.

Le dernier essai nucléaire de l’Union Soviétique a eu lieu le 24 octobre 1990 ; celui du Royaume-Uni le 26 novembre 1991, et celui des États-Unis d'Amérique le 23 septembre 1992. La France et la Chine ont effectué leurs derniers essais en janvier et en juillet 1996 respectivement, avant de signer le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires le jour où celui-ci fut ouvert à la signature le 14 septembre 1996, de concert avec les trois autres États détenteurs d’armes nucléaires ainsi que 66 autres pays. La France a fermé et démantelé tous ses sites d’essais nucléaires dans les années 1990 – c’est le seul État détenteur d’armes nucléaires à l’avoir fait à ce jour.

Violation du moratoire de fait

Environ cinq essais nucléaires ont été effectués entre 1998 et 2007: deux par l’Inde et deux par le Pakistan, ainsi qu’un que la Corée du Nord déclara en 2006, violant ainsi par deux fois le moratoire de fait établi par le TICE.

L’Inde a effectué deux essais nucléaires souterrains, « Shakti(Pouvoir) ’98 », le 11 et 13 mai 1998 sur son site d’essais souterrain de Pokhran. Contrairement aux premiers essais nucléaires effectués par l’Inde en 1974, ces essais ne furent aucunement qualifiés officiellement d’ « essais pacifiques ». Au contraire, les représentants du gouvernement ont rapidement souligné la nature militaire des explosions.

À peine deux semaines plus tard, le Pakistan a réagi en effectuant deux essais nucléaires souterrains sur son site de Ras Koh.

L’Inde et le Pakistan ont toutes deux annoncé immédiatement des moratoires unilatéraux sur les essais nucléaires et aucun autre essai n'a été effectué depuis 1998.

L’essai nucléaire annoncé par la Corée du Nord le 9 octobre 2006 a violé de fait le moratoire qui était en vigueur depuis huit ans, et est allé à l’encontre du texte et de l’esprit du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Une fois encore, le 9 octobre 2006, l’essai nucléaire annoncé par la Corée du Nord viola ce moratoire qui était en vigueur depuis huit ans. La réponse mondiale fut une expression de préoccupation. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies condamna fermement cet acte qu’il qualifia de menace à la paix et à la sécurité internationales. Le directeur et Secrétaire Exécutif de la Commission Préparatoire pour l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), ainsi que les États signataires, exprimèrent une profonde préoccupation en ce qui concerne l’essai déclaré, et qualifié l’événement d’action contre le texte et l’esprit du TICE. Après l'essai nucléaire du 12 février 2013, le Conseil de sécurité adopta , à l'unanimité, une résolution étendant de fait les sanctions imposées à la suite des essais de 2006 et 2009.

La fin des essais nucléaires

L’histoire des essais nucléaires a commencé à l’aube du 16 juillet 1945 sur un site d’essai désertique à Alamogordo, au Nouveau Mexique, quand les États-Unis d'Amérique ont fait exploser leur première bombe atomique. Nommé Site Trinitaire, ce tout premier essai représentait le point culminant d’années de recherches scientifiques sous l’égide de ce qu’on appellait le «Projet Manhattan» .

Pendant les cinq premières décennies entre le jour fatidique de 1945 et l’ouverture de la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires en 1996, plus de 2 000 essais nucléaires ont été effectués dans le monde.

Les États-Unis d'Amérique ont procédé à 1 032 essais entre 1945 et 1992.

L’Union Soviétique a procédé à 715 essais entre 1949 et 1990.

Le Royaume-Uni a procédé à 45 essais entre 1952 et 1991.

La France a procédé à 210 essais entre 1960 et 1996.

La Chine a procédé à 45 essais entre 1964 et 1996.

Pendant les cinq premières décennies de 1945 à 1996, plus de 2 000 essais nucléaires ont été effectués à travers le monde.

Après l’ouverture du TICE à la signature en septembre 1996, environ une demi-douzaine d’essais nucléaires ont été effectués :

L’Inde a procédé à deux essais en 1998 (L’Inde a aussi effectué une soi-disante explosion nucléaire pacifique en 1974).

Le Pakistan a procédé à deux essais en 1998.

La Corée du Nord a annoncé qu’elle avait procédé à un essai nucléaire en 2006.

Types d’essais nucléaires

Des explosions nucléaires ont été effectuées dans tous les environnements: au sol, sous terre et sous l’eau. Des bombes ont été jetées du haut de tours, sur des barges, pendues à des ballons, sur la surface terrestre, sous l’eau jusqu’à des profondeur de 600 mètres, sous terre jusqu’à des profondeurs de plus de 2 400 mètres, et dans des tunnels horizontaux. Des bombes ont été larguées par des avions et tirées par des roquettes jusqu’à 200 miles dans l’atmosphère.

Essais atmosphériques


Signature du Traité d’Interdiction Partielle des essais nucléaires, le 5 août 1963. Le Secrétaire d’État Dean Rusk signe pour les États-Unis d'Amérique, le Ministre des Affaires Étrangères, Andre Gromyko, signe pour l’Union Soviétique; et Lord Hume signe pour le Royaume-Uni. Photo : OTICE.

Les essais atmosphériques sont des explosions qui ont lieu dans, ou au-dessus de l’atmosphère.

En tout, des plus de 2 000 bombes nucléaires ont explosé entre le 16 juillet 1945 (États-Unis d'Amérique) et le 29 juillet 1996 (Chine), 25% d’entre elles ont été effectuées dans l’atmosphère: plus de 200 par les États-Unis d'Amérique, plus de 200 par l’Union Soviétique, plus de 20 par la Grande Bretagne, environ 50 par la France et plus de 20 par la Chine.

La préoccupation internationale sur les retombées nucléaires résultant d’essais atmosphériques a escaladé dans le milieu des années 1950. En mars 1954, les États-Unis d'Amérique ont testé leur bombe à hydrogène à Castle Bravo, dans les Îles Marshall du Pacifique. L’essai Bravo a causé le pire désastre radiologique de l’histoire des essais des États-Unis d'Amérique. Par accident, des citoyens locaux sur les Îles Marshall, des soldats de l’armée américaine postés sur l’atoll Rongerik, et le Lucky Dragon, un chalutier japonais, ont été contaminés par les retombées.

Les tests d’armes nucléaires ont été effectués dans tous les environnements au niveau du sol, sous terre et sous l’eau.

Les essais nucléaires ont été interdits en 1963 par le Traité d’Interdiction partielle des essais nucléaires. Les négociations répondaient largement à la sérieuse préoccupation de la communauté internationale sur les retombées radioactives résultant des essais atmosphériques. Les États-Unis d'Amérique, l’Union Soviétique et le Royaume-Uni devinrent Parties à ce Traité, mais ni la France ni la Chine ne le signèrent. La France a effectué son dernier essai atmosphérique en 1974, la Chine, en 1980.

Les stations de systèmes de surveillance internationale SSI de l’OTICE sont utilisées pour détecter les explosions nucléaires par un suivi d’ondes sonores à basses fréquences dans l’atmosphère. Les stations SSI radionucléides de l’OTICE sont conçues pour détecter les particules radioactives émanant d’un essai nucléaire.

Les essais sous-marins

Les essais sous-marins sont des explosions effectuées sous l’eau ou près de la surface de l’eau. Relativement peu d’essais sous-marins ont été effectués. Le premier essai nucléaire sous-marin – Opération Crossroads – a été effectué par les États-Unis d'Amérique en 1946 sur son site d’essai du Pacifique sur les Îles Marshall, dans le but d’évaluer les effets des armes nucléaires utilisées contre les navires. Plus tard, en 1955, l’Opération Wigwam des États-Unis d'Amérique a effectué un seul essai nucléaire sous-marin à une profondeur de 600m pour déterminer la vulnérabilité des sous-marins aux explosions nucléaires.

Des explosions nucléaires sous-marines proches de la surface de l’eau peuvent disperser de grandes quantités d’eau et de vapeur radioactives, contaminant les bateaux, les constructions et les individus présents à proximité.

Les essais nucléaires sous-marins ont été interdits en 1963 par le Traité Partiel des essais nucléaires. Les stations SSI hydroacoustiques de l’OTICE sont les plus aptes à détecter les explosions nucléaires sous-marines.

25% des 2 000 explosions nucléaires ayant eu lieu entre 1946 et 1996, c’est-à-dire plus de 500 bombes, ont été détonées dans l’atmosphère.

Les essais souterrains


Dans les essais souterrains, les explosions nucléaires sont effectuées à des profondeurs variées sous la surface de la terre. Ils incluent la majorité (environ 75%) de toutes les explosions nucléaires détonées pendant la Guerre Froide (1945-1989); soit plus de 800 de tous les essais effectués par les États-Unis d'Amérique et presque 500 de tous les autres essais effectués par l’Union Soviétique.

Quand l’explosion est entièrement contenue, un essai nucléaire souterrain émet une quantité négligeable de retombées par rapport à un essai atmosphérique. Toutefois, si les essais nucléaires souterrains percent à la surface, ils peuvent produire une quantité considérable de débris radioactifs. Un essai souterrain est normalement évident par l’activité sismique produise par dispositif nucléaire.

Les essais nucléaires souterrains ont été interdits en 1996 par le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui interdit toutes les explosions nucléaires sur la terre.

75% de toutes les explosions nucléaires ayant eu lieu pendant la Guerre Froide ont été effectuées sous terre.

Les stations SSI sismiques de l’OTICE sont utilisées pour détecter les explosions nucléaires souterraines. Les données sismiques sont combinées avec des données radionucléides. Seule la technologie radionucléide peut déterminer si une explosion est d’origine nucléaire; ses stations et ses laboratoires éparpillés dans le monde surveillent la présence de particules et/ou de gazes rares dans l’atmosphère

Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE)

Le Traité

Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui interdit les essais nucléaires partout sur la planète – au sol, dans l’atmosphère, sous l’eau et sous terre - est central à la question de la Journée contre les Essais Nucléaires. Le Traité prend de l’importance car il a aussi pour but de bloquer le développement des armes nucléaires : le développement initial d’armes nucléaires et leur amélioration substantielle (Bombe H) nécessitent des essais nucléaires réels. Le TICE rend presqu’impossible le développement d’armes nucléaires pour les pays qui ne les ont pas déjà. De plus, il rend presqu’impossible le développement de nouvelles armes ou d’armes supérieures pour les pays déjà en possession d’armes nucléaires. Il contribue aussi à empêcher les dégâts causés aux hommes et à l’environnement par les essais nucléaires.

Historique

Entre 1945 et 1996, quand le TICE a été ouvert à la signature, plus de 2000 essais nucléaires ont été effectués : par les États-Unis d'Amérique (plus de 1000), l’Union Soviétique (plus de 700), par la France (plus de 200), par le Royaume-Uni et la Chine (45 chacune). Trois pays ont violé le moratoire de fait et testé des armes nucléaires depuis 1996 : l’Inde et le Pakistan en 1998, et la Corée du Nord, en 2006. De nombreuses tentatives de négociations ont été entreprises pendant la Guerre Froide pour une interdiction complète des essais nucléaires, mais ce n’est que dans les années 1990 que le Traité se réalisa. Le TICE fut négocié à Genève entre 1994 et 1996.

Le Traité n’est pas encore entré en vigueur

Les 44 États listés dans le Traité – ceux qui avaient des capacités de technologie nucléaire au moment des négociations finales du Traité en 1996 – doivent signer et ratifier avant que le TICE puisse entrer en vigueur.

Parmi eux, il en manque neuf : La Chine, la Corée du Nord, l’Égypte, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, l’Israël, le Pakistan et les États-Unis d'Amérique. La Corée du Nord, l’Inde et le Pakistan n’ont pas encore signé le TICE. À par cela, 182 pays ont singé, dont 153 ont ratifié le Traité (en mai 2010, y compris trois États possesseurs d’armes nucléaires : la France, la Fédération russe, et le Royaume-Uni).

L’Organisation du Traité

Puisque le Traité n’est pas encore entré en vigueur, l’Organisation s’appelle la Commission Préparatoire pour l’Organisation de l’Interdiction complète des essais nucléaires, ou OTICE. Cette organisation a été fondée en 1996, avec environ 260 membres du personnel issu principalement des 182 États Membres du TICE. À sa tête se trouve le Secrétaire Exécutif, Tibor Tóth (Hongrie). Les tâches principales de l’OTICE sont la promotion du Traité et le renforcement du régime de vérification afin qu’il soit opérationnel quand le Traité entrera en vigueur. Le budget est de US$120 000 000 environ, c’est-à-dire 82 000 000 euros.

Le régime de vérification

Il s’agit d’un système unique et complet. Au coeur de la vérification se trouve le Système de Surveillance International (SSI), qui consiste en 337 centres situés partout dans le monde et qui surveillent constamment la planète, à la recherche de signes d’explosions nucléaires. Près de 80% de ces centres communiquent déjà des données au Centre de Données du Siège de l’OTICE à Vienne. Le SSI utilise les quatre technologies de pointe suivantes :

Sismique : Cinquante stations sismiques primaires et 120 stations auxiliaires surveillent les ondes de choc de la terre. La grande majorité de ces ondes – plusieurs milliers par an – sont provoqués par des tremblements de terre. Mais des explosions de nature humaine telles que des explosions de mines ou de l’essai nucléaire annoncé par la Corée du Nord en 2006, ont aussi été détectées

Hydroacoustique : Onze stations hydrophones écoutent pour capter des ondes de son dans les océans. Les ondes de son provenant d’explosions peuvent voyager très loin sous l’eau.

Infrason : Soixante stations de surface peuvent détecter des fréquences de son extrêmement basses (inaudibles à l’oreille humaine) qui sont émises par de larges explosions.

Radionucléide quatre-vingt stations mesurent l’atmosphère pour capter des particules radioactives, 40 d’entre elles captent aussi les gaz rares. Ces mesures sont les seules à pouvoir donner une indication claire de l’origine nucléaire ou non d’ne explosion détectée par d’autres méthodes. Elles sont soutenues par 16 laboratoires radionucléides.

Inspection sur place

Si les données des stations SSI indiquent qu’un essai nucléaire a eu lieu, un État Membre peut demander à ce qu’une inspection sur place puisse être entreprise pour rassembler des preuves qui permettront l’évaluation finale concernant la nature nucléaire ou non d’une explosion – qu’une violation du Traité a bien eu lieu. Ceci ne sera possible qu’après l’entrée en vigueur du TICE. Un exercice d’inspection sur place à grande échelle a été effectué en septembre 2008 au Kazakhstan.

Les applications civiles et scientifiques

Les données SSI sont fournies aux États Membres du TICE et à d’autre organisations internationales. Elles sont utilisées aussi pour des applications autres que la vérification de l’interdiction des essais, tels que pour prévenir des tsunamis (en fournissant des données opportunes), la recherche sur le noyau de la terre, le suivi des tremblements de terre et des volcans; la recherche sur les océans, la recherche sur le changement climatique et bien d’autres applications.

La société civile

Dès le début de l'ère nucléaire, la société civile joue un rôle prépondérant dans l'effort d'arrêter de façon permanente les essais d'armes nucléaires. Se sont engagés : des physiciens, des sismologues et autres chercheurs, des médecins et des avocats, des organisations féminines, des instituts de recherche, des ONG pour le désarmement, des maires et des députés, des secteurs exposés aux contaminants radioactifs à la suite de tests atmosphériques, les survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, ainsi que le public en général.

Quelques faits importants dans les activités des décennies passées :

  • Dans les années 50, des physiciens et des groupes féminins ont sensibilisé le public quant aux effets des tests atmosphériques sur la santé, insistant sur la présence d'isotopes radioactifs dans la dentition des enfants. Cette campagne aboutit au Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires, qui interdit les essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère, dans l'espace extra-atmosphérique et sous l'eau - mais pas les essais souterrains.

 

  • Dans les années 80, des savants américains et russes ont procédé à des expériences en commun pour démontrer la faisabilité du contrôle de l'application de l'interdiction des essais souterrains.

 

  • Également dans les années 80, des groupes américains ont organisé des démonstrations de masse sur les terrains d'essais du Nevada, ainsi qu'une forte campagne anti-essais, connue sous le nom de mouvement Nevada-Semipalatinsk, qui démarra au Kazakhstan, pays où se trouvait le terrain d'essai soviétique principal de Semipalatinsk. Des actions et des campagnes célèbres ont aussi été menées contre le centre d'essais français de Mururoa dans le Pacifique au cours des années 80, puis à nouveau dans les années 90.

 

  • À partir de1985, des ONG poussent pour un engagement du processus d'examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaire (TNP) vers un Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). D'abord adopté en rapport avec la décision de 1995 d'élargir le Traité, il fut réaffirmé aux Conférences de révision de 2000 et de 2010. Surtout depuis la fin de la guerre froide, la société civile s'est fortement engagée en nombres croissants pour des Conférences d'examen du TNP pour garantir la mise en place de mesures menant à l'élimination des armes nucléaires, y compris le TICE, ce qui fut en fait accompli aux Conférences de 2000 et 2010.

 

  • Dans les années 90, des ONG et des députés suscitèrent la convocation en 1991 d'une Conférence dont l'objectif fut de modifier le Traité d'interdiction partielle des essais pour le rendre plus compréhensif, ce qui permit de préparer les négociations pour le TICE.

 

  • Des chercheurs privés développent des techniques de vérification.

 

  • La recherche indépendante et des groupes de soutien encouragent les négociations qui aboutissent à l'adoption du TICE en 1996.

 

  • Des ONG militent pour persuader leurs gouvernements à négocier, puis à ratifier le TICE. Même les laboratoires et les installations informatiques destinés à remplacer les explosions d'essais nucléaires sont critiqués.

Avec le temps et surtout ces dernières années, les efforts de la société civile pour le soutien de l'interdiction complète des essais nucléaires avaient presque toujours en vue le projet encore plus large d'aboutir à l'élimination totale des armes nucléaires. Pour aider à l'application du TICE, les ONG , la société civile et les membres du public peuvent, spécialement dans les pays qui doivent ratifier le Traité pour qu'il soit appliqué, faire pression sur leur gouvernement et leurs assemblées parlementaires pour les faire signer et ratifier le Traité. Ils peuvent également encourager leur gouvernement à appuyer la proposition en cinq points du secrétaire général, qui consiste à mettre en œuvre le TICE et à négocier une convention de l'armement nucléaire, appuyée par un système de contrôle fort, comme il a été longtemps proposé aux Nations unies.

De nombreux instituts de recherche, institutions universitaires et ONG sont également engagés dans le désarmement nucléaire et le TICE.

 

Ecrit par carina123 
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